Bonne question! Trifluviens
depuis 10 ans, j’ai eu la chance de vivre, sentir et explorer ma ville et constater
qu’il m’en reste encore beaucoup à découvrir. Je vais donc prendre quelques instants pour
vous faire part de quelques-unes de mes motivations d’implanter un musée du
reptile dans une ville à caractère culturel.
Parmi les premiers noyaux de la
colonisation de la nouvelle-France, Trois-Rivières détient un riche patrimoine
historique et culturel. On peut facilement s’en apercevoir avec nos musées,
activités et tourisme d’expérience à saveur colonial. Et notre patrimoine
naturel lui? On peut observer l’importance que nous concédons à notre réseau
hydrographique seulement en observant le logo de notre ville. Mais quand est-il
de notre herpétofaune local, la connaissez-vous bien? Saviez-vous que nous retrouvons
17 espèces d’amphibiens et 7 espèces de reptiles en Mauricie?
Trois-Rivières fait également partie
de la réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre qui est l’une des composantes
majeures de l’écosystème du fleuve Saint-Laurent. Notre herpétofaune indigène joue
un rôle majeur dans la biodiversité et constitue un bio-indicateur par
excellence de nos milieux humides. Un musée du reptile sera un outil de
communication afin d’informer et de présenter à la population, la présence de
cette faune magnifique et méconnue faisant partie de notre patrimoine naturel.
Selon une étude présentée par l'Union internationale
pour la conservation de la nature (UICN), 19 % des reptiles de la planète
seraient menacés d'extinction. Les reptiles et les amphibiens représentent une
source alimentaire pour les oiseaux, les reptiles, les mammifères, les poissons
et les hommes. Imaginez les conséquences d’une diminution de leur population, j’ose
à peine y penser. Un établissement muséal et zoologique présentant leur rôle
dans l’écosystème aura des impacts positifs sur la protection et la conservation
de nos milieux humides. Ce n’est pas seulement les reptiles et les amphibiens
mais également tout les autres habitants de nos lacs, marais, tourbières et
rivières qui en bénéficieront.
Notre perception face à ses
créatures à été grandement altéré par notre patrimoine culturel judéo-chrétien.
Combien de fois l’industrie du cinéma nous à présenté des reptiles comme des meurtriers
sans scrupule et tueurs sanguinaires. Il est grandement temps qu’un endroit
leur soit consacré afin de redorer l’image des reptiles et des amphibiens, chef
d’œuvres évolutif vivant sur la planète depuis 370 millions d’années. Trois-Rivières
doit impérativement se doter d’un musée du reptile et ainsi participer à leur
conservation mais également contribuer au développement personnel, culturel et
scientifique de sa population.
Mathieu Naud alias Monsieur Reptile
